Vivre l'urbanité en zone polaire ; espace de tous les défis climatiques
Conclusion
À la lumière de l’analyse de la résilience de Norilsk face aux changements climatiques, il est possible de dégager plusieurs forces et faiblesses en lien avec le projet Norilsk 2035. Tout d’abord, malgré les bonnes intentions des designers de créer des milieux de vie plus durables et vivables, il est possible de questionner l’avenir de Norilsk. En effet, la ville a été construite dans l’optique d’extraire des ressources sur son territoire et ce secteur de l’économie demeure central à la vitalité de Norilsk. Bien que la diversification de l’économie semble nécessaire dans une optique d’adaptation aux changements climatiques, la ville est encore grandement dépendante de ce secteur qui génère également beaucoup d’emplois. La diversification de l’économie de Norilsk devrait alors se faire en parallèle avec une volonté de rendre les industries, essentielles à la vitalité du territoire, plus vertes.
Tel que démontré dans l’analyse, les qualités urbaines ainsi que les concepts de Bentley sont présents et tangibles dans le projet. Toutefois, le projet n’établit pas d’échelle de priorisation pour les différentes interventions prévues ou de méthodes de suivi et de contrôle des aménagements dans le futur. De plus, bien que le projet se réfère aux changements climatiques en abordant la fonte du pergélisol, par exemple, celui-ci est largement basé sur des méthodes d’ingénie lourdes. Cette dépendance aux infrastructures lourdes remet donc davantage en question la pérennité du projet dans un contexte de changements climatiques.
Finalement, le contexte d’émergence du projet, qui est le résultat d’une compétition d’architecture, est également questionnable. Plus précisément, la création d’un milieu de vie résilient qui répond aux besoins identifiés par la population ne semble pas être le cœur du projet, qui propose plutôt une utopie de la ville. Bien qu’innovant, le projet demeure, somme toute, peu réaliste.
Améliorations
1. Justifier les théories de design et d’architectures utilisées ainsi que les techniques de mise en œuvre par une analyse plus approfondie des risques naturels présents sur le territoire de Norilsk.
2. Évaluer les besoins et l’opinion de la population, et ce, autant en amont qu’en aval du projet. Même si la participation publique n’est pas au cœur des pratiques de design en Russie, aucune mention de consultation publique n’est amenée dans le projet. Le projet s’ancre difficilement dans le territoire, puisqu’il semble uniquement inspiré de concepts et de théories urbaines pour créer une ville résiliente.
3. Se baser sur des données de projections climatiques pour démontrer la pertinence et justifier l’utilisation massive de méthodes d’ingénierie lourde.